CARA CINZA
Exposition visible du 06/09 au 29/09/2024
Salle de l'Orangerie Grand-Couronne
Le Frac Normandie à Sotteville-lès-Rouen et la Ville de Grand-Couronne se sont associés afin de coconstruire un projet ambitieux mené par l’artiste invitée Sonia Martins Mateus auprès des jeunes de la ville sur leur territoire et son histoire. Intitulé «Carré gris sur fond vert», le projet de résidence artistique sera mené à l’automne 2024 sur la Ville de Grand-Couronne auprès d’un groupe de jeunes du Local jeunes et du Conseil Municipal des Enfants afin de les accompagner dans une démarche active d’ouverture artistique et culturelle.
" CARA CINZA, « Chère Cendre » dans la langue portugaise, ma première langue, celle qui fait corps et matière.
Cette exposition rassemble un corpus d’oeuvres réalisées au cours des quatre années passées. On peut observer un travail de création portant sur la mémoire ouvrière textile notamment à Louviers (L’Eure) mais aussi d’autres portant sur la notion d'usure et la tension qu'elle crée par ses expérience dans la matière.
À Louviers en 2020, j’ai travaillé avec la SED (société des études diverses), une association d’habitant.e.s, passionné.e.s d’histoires liées à leurs territoires.
Durant ce temps, j’ai commencé un travail lié au dessin et à la brûlure, en utilisant de la javel et autres liquides corrosifs. De ces brûlures et de mes gestes à l’aiguille et à la plume, naissent mes dessins. J’ai réalisé des œuvres telles que Mémoires, Usines, Sheds et Machina en travaillant la tension entre certaines matière, en usant de matières chimiques et organiques non-conforme à être utilisées conjointement.
La cendre comme médium :
En 2022, j’ai commencé à utiliser la cendre de bois et la suie comme médiums, corps et matière de mes créations. En collaboration avec les artisans-ramoneurs de l’entreprise Protech’foyer, je récupère, avec et grâce à eux, de la cendre de bois, de la suie et du bistre (à l’aspect de goudron et très odorant) issus de foyers de Normandie. De retour à l’atelier, je rassemble et travaille la cendre et la suie afin qu’elles soient nettoyées et écrasées jusqu’à n’être plus qu’un pigment.
C’est ce pigment qui me permet de réaliser, entre autre, des dessins éphémères comme celui présenté au sol. Intitulé On m’a dit qu’il ne volerait pas celui-là, il appartient à la série Calçada. «Calçada», renvoie aux «calçadas portuguesas», qui font référence aux sols et trottoirs portugais. Mais «Calçada», peut
aussi vouloir dire «celle qui est chaussée». Grâce à eux, l’entièreté des trottoirs portugais, jusqu’au moindre petit village, sont ornés et nous marchons
ainsi sur des dessins. Ils racontent des histoires pétries de symboles et d’iconographie liés à la culture portugaise, à la mythologie et à la culture païenne.
Je m’intéresse aussi aux sols pour ce qu’il sont et ce qu’ils renferment. Nos sols sont labourés de nos pas et constitués de couches qui renferment leurs
histoires et celles des activités humaines qu’ils ont connues.
Loin du bleu et blanc, les miennes sont à la cendre.
Sans pouvoir être empruntée, au sol, un oiseaucoupé en deux, On m’a dit qu’il ne volerait pas celui-là."