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Portfolio

Portfolio (EN)

Paperboard -Sonia Martins Mateus

présentation de travail à l'Arthotèque de Caen - 07 octobre 2021

Descendante d’une famille portugaise, qui a dû fuir le Portugal pour des raisons économiques liées à la dictature de Salazar et originaire d’un village, Perais (Beira Baixa), Sonia Martins Mateus s’intéresse à l’histoire, au territoire et à sa mémoire, à nos empreintes, à la notion de déplacement, aux cultures populaires et aux mythologies païennes.

Du fait de l’héritage complexe de sa famille par rapport au déplacement et au mouvement, elle parcours des territoires reculés, ruraux voir arides et désertiques. 


À travers un travail de collecte de matériaux, de documents et de témoignages, ses œuvres se déploient sous différentes formes, sculptures, dessins, photographies ou «paysage-sculpture »(installation), qui sont autant de traces d’une histoire personnelle et collective, d’une culture populaire et universelle en même temps. De son travail, se dégage une grande poésie, qui contient à la fois une forme de douceur et de brutalité, un entre-deux étrange où se situe notre rapport aux origines, quelles qu’elles soient : familiales, géographiques ou sociales.

Elle s’inspire aussi bien de gestes issus de techniques artisanales et ancestrales que de formes de bricolage qui viennent de son village et de ses alentours. Son langage est sec et aride, rocheux et brûlé. Ses matériaux sont ceux de la construction et de l’espace domestique. 
Traversée  par les notions d’entropie et de paysage, elle utilise la spécificité du site et sa matérialité et porte un regard sur la pollution de nos territoires, visuelle et matérielle.

Sa palette est organique et primitive. Attachée au noir, elle crée à travers et avec lui. Elle attaque la matière en utilisant le feu, l’acide et la javel pour faire naître ou révéler. L’acte de brûler la matière mord le noir, le transfigure et fait jaillir d’autres couleurs : de l’ocre, des nuances de gris, des teintes de jaune, d’orange  ou de blanc cassé.

Pour introduire un dialogue dans ses œuvres pensées comme des architectures, elle conçoit un bestiaire de rampants et de petites tailles. Ce sont des animaux, proches de la terre, inspirés de l’imagerie des contes populaires et qui vivent dans nos interstices, dans nos murs et nos rues.  Par une modification d’échelle, un changement de couleur, ou leur multiplication, ils deviennent des figures « d’une inquiétante étrangeté ». 
Attentive à leur représentation dans l’imaginaire collectif occidental, ces animaux de compagnie, fantasmes de maladies, errants écœurés dans un monde immonde, sont des révélateurs, des miroirs de nos peurs et des reflets de nos angoisses. Ce bestiaire tragique nous regardent autant que nous les regardons comme si au fond, il n’y avait pas qu’une histoire, mais des histoires à regarder.


S’intéresser aux cultures populaires et aux pratiques de construction en se référant à celui ou celle qui construit plutôt qu’à celui ou celle qui projette la construction, la finance ou l’orchestre, est une manière de contester la standardisation de l’architecture, cet art de bâtir qui exclut trop souvent l’habitant.e.s de toutes les phases de conception et de construction.
C’est aussi une façon de valoriser un autre patrimoine que celui relevant de la conservation de la trace des puissant.e.s, un patrimoine des pratiques populaires. 

Sonia Martins Mateus is the descendant of a Portuguese family who had to flee Portugal for economic reasons during the Salazar dictatorship, and is originally from a village called Perais (Beira Baixa). She is interested in history, the territory and its memory, our footprints, the notion of displacement, popular cultures and pagan mythologies.

As a result of her family's complex heritage of displacement and movement, she travels through remote, rural and even arid and desert territories. 


Through her work collecting materials, documents and testimonies, her works unfold in different forms - sculptures, drawings, photographs or 'landscape-sculptures' (installations) - which are all traces of a personal and collective history, of a popular and universal culture at the same time. Her work has a strong poetic quality, containing both gentleness and brutality, a strange in-between where our relationship with our origins lies, whatever they may be: family, geographical or social.

She draws her inspiration from both traditional craft techniques and the DIY techniques of her village and surrounding area. Her language is dry and arid, rocky and burnt. Her materials are those of construction and domestic space. 
 

With notions of entropy and landscape running through her work, she uses the specificity of the site and its materiality to look at the visual and material pollution of our territories.

 

Her palette is organic and primitive. Attached to black, she creates through and with it. She attacks matter using fire, acid and bleach to bring it to life or reveal it. The act of burning the material bites into the black, transforming it and bringing out other colours: ochre, shades of grey, shades of yellow, orange or off-white.

 

To introduce a dialogue into her works, which are conceived as architectures, she has created a bestiary of crawling and small creatures. These animals, close to the earth, are inspired by the imagery of popular tales and live in our interstices, our walls and our streets.  By altering their scale, changing their colour or multiplying them, they become "the Uncanny" figures.

Attentive to their representation in the collective Western imagination, these pets, fantasies of disease, disgusted wanderers in a filthy world, are revelations, mirrors of our fears and reflections of our anxieties. This tragic bestiary looks at us as much as we look at it, as if there were not just one story, but many stories to look at.


Taking an interest in popular cultures and building practices by referring to those who build rather than those who plan, finance or orchestrate the construction is a way of challenging the standardisation of architecture, an art of building that too often excludes residents from all phases of design and construction.
It is also a way of promoting a heritage other than that of preserving the traces of the powerful, a heritage of popular practices.

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