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[Ecoute les murs parler]
 

Collaboration avec Marilou Perez

 Torchis, graines et boutures de végétaux autochtones, bois, mortier de terre crue.

Exposition visible pour A Ciel Ouvert - Parcours d'art actuel

du 09/07/2022 au 09/11/2022

Riorges.

©Marilou Perez

Depuis 11000 ans, l’Homme s’est servi de la terre pour bâtir la maison, le village, la ville. L’utilisation du torchis, de l’adobe ou de la bauge sont des techniques de construction ancestrales qui permettent l’usage de ressources locales : la terre, la paille, le bois. Cette installation, placée dans le prolongement du tissu urbain de la ville, convoque des mémoires humaines. Elle offre une vision qui évoque un espace ancien en ruine ou bien une construction inachevée que le visiteur expérimente en déambulant à l'intérieur, comme s'il visitait un vestige d’une autre temporalité. Guidé par le mouvement de ses pas, le regard et son imagination, le promeneur peut se projeter à partir des ruines visibles et ses meurtrières, créant ainsi sa propre vision du village à partir de la fondation proposée.

L’espace traversé nous habite autant que nous l’habitons.

 

La notion de fondation et sa représentation renvoie ici à des questionnements liés à l’art de bâtir, à l’habitat et au domestique, en se référant à des pratiques de constructions dites vernaculaires c’est à dire à une architecture faite de croisements entre la connaissance de techniques traditionnelles et ancestrales, de bricolages, d’usages et de choix de celui ou celle qui construit. Ainsi, cette forme d’architecture entre en dialogue avec des notions primitives de l’être humain et soulève des questionnements dans son interdépendance entre lui et l’espace. S’intéresser aux cultures populaires et aux pratiques de construction en se référant à celui ou celle qui construit plutôt qu’à celui ou celle qui projette la construction, la finance ou l’orchestre, est une manière de contester la standardisation de l’architecture, cet art de bâtir qui exclut trop souvent l’habitant.e.s de toutes les phases de conception et de construction. C’est aussi valoriser un autre patrimoine que celui relevant de la conservation de la trace des puissant.e.s, un patrimoine des pratiques populaires.

 

Si la construction évoque quelque chose de détruit pour des yeux d’humains, ces ruines sont un trésor pour la biodiversité locale qui y trouvent refuge et y construisent leur habitat. Ces ruines abandonnées des humains demeurent pleines de vie : les plantes, champignons et autres insectes y ont élu domicile et s’y développent au fil des saisons. Le spectateur est ainsi invité à revenir à différentes périodes, afin de pouvoir observer le déploiement et l’évolution de sa biodiversité. Cette architecture sculpturale s’inscrit dans le champs des œuvres évolutives. Dès son installation, elle entre au cœur des cycles de création et de destruction du vivant. Une fragilité à la fois, poreuse et lourde en perpétuelle métamorphose

 

Tel des anciens panneaux de rues, de petites tailles, deux dessins taillés sur bois brûlé hante le site. Loin d'évoquer des noms de rues, ces deux dessins représentent deux fleurs abortives : l'Hellébore noire et la Tanaisie.

For 11,000 years, man has used the earth to build houses, villages and towns. The use of cob, adobe or bauge are ancestral building techniques that allow the use of local resources: earth, straw and wood. This installation, set as an extension of the town's urban fabric, evokes human memories. It offers a vision that evokes an ancient space in ruins, or an unfinished building that visitors experience by wandering inside, as if visiting a vestige of another time. Guided by the movement of their footsteps, their eyes and their imagination, walkers can project themselves from the visible ruins and their loopholes, creating their own vision of the village from the proposed foundation.


The space we walk through inhabits us as much as we inhabit it.

 

The notion of the foundation and its representation here raises questions about the art of building, the habitat and the domestic, with reference to so-called vernacular building practices, i.e. architecture that combines knowledge of traditional and ancestral techniques, do-it-yourself techniques, uses and the choices of the builder. In this way, this form of architecture enters into a dialogue with primitive notions of the human being and raises questions about the interdependence between the human being and space. Taking an interest in popular cultures and building practices by referring to those who build rather than those who plan, finance or orchestrate the construction is a way of challenging the standardisation of architecture, an art of building that too often excludes residents from all phases of design and construction. It is also a way of promoting a heritage other than that of preserving the traces of the powerful, a heritage of popular practices.

While to human eyes the building evokes something destroyed, these ruins are a treasure trove for local biodiversity, which find refuge there and build their habitat. These ruins, abandoned by humans, remain full of life: plants, fungi and other insects have taken up residence there and thrive there as the seasons go by. The viewer is invited to return at different times of the year to observe the development and evolution of this biodiversity. This sculptural architecture is part of the field of evolutionary works. As soon as it is installed, it enters into the heart of the cycles of creation and destruction of living things. Fragile, porous and heavy, in perpetual metamorphosis

 

Like old street signs, two small drawings carved on burnt wood haunt the site. Far from evoking street names, these two drawings represent two abortifacient flowers: black hellebore and tansy.
 

Sonia Martins Mateus & Marilou Perez [ Ecoute les murs parler ] Riorges
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Sonia Martins Mateus & Marilou Perez [ Ecoute les murs parler ] Riorges
Sonia Martins Mateus & Marilou Perez [ Ecoute les murs parler ] Riorges
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Sonia Martins Mateus & Marilou Perez [ Ecoute les murs parler ] Riorges
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